L’interdiction de circulation des véhicules avec une vignette Crit’Air 3 (essence d'avant 2006 et diesel d'avant 2011) était prévue au 1er janvier 2025 dans les ZFE (Zones à faibles émissions) de 5 agglomérations (Lyon, Marseille, Paris, Rouen, Strasbourg). Mais l’État a décidé d’assouplir cette interdiction dans certaines ZFE.
Interdiction des vignettes Crit’Air 3, le renoncement de l’État
Le 19 mars 2024, Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique, a indiqué que dans les ZFE des agglomérations d’Aix-Marseille-Provence, Rouen et Strasbourg, l’interdiction des véhicules avec une vignette Crit’Air 3 ne serait pas obligatoire au 1er janvier 2025. Ces agglomérations entrent ainsi dans la catégorie des « territoires de vigilance ZFE »,dont font déjà partie des agglomérations comme Grenoble ou Lille. Or, les agglomérations des « territoires de vigilance ZFE » sont libres d’interdire ou non les véhicules Crit’Air 3.
À Paris et Lyon, l’interdiction à la circulation des véhicules avec une vignette Crit’Air 3 est maintenue au 1er janvier2025. Mais les radars dédiés aux ZFE n’arriveront qu’en 2026. En attendant, le nombre de sanctions reste peu élevé.
Pourquoi un recul de l’État sur la vignette Crit’Air 3 ?
Dans les agglomérations de Marseille, Rouen et Strasbourg, la qualité de l’air s’est grandement améliorée. Les seuils de pollution sont ainsi passés en dessous des recommandations en vigueur, la limite étant fixée à 40 µg/m3 de concentration en dioxyde d’azote (en moyenne annuelle).
La réaction des agglomérations : l’exemple de Strasbourg
La métropole de Strasbourg regroupant 33 communes du Bas-Rhin a décidé de maintenir l’interdiction des véhicules Crit’Air 3 dans sa ZFE au 1er janvier 2025. Certains maires des communes concernées reprochent à la majorité écologique de l’Eurométropole de vouloir être plus restrictive que l’État sur une mesure touchant particulièrement les ménages les plus modestes, ceux n’ayant pas les moyens d’acheter un véhicule plus récent. Au contraire, un médecin membre du collectif Strasbourg Respire soutient le maintien de l’interdiction au 1er janvier 2025, car :
- Avec un taux de 36 µg/m3 de concentration en dioxyde d’azote (NO2), la ZFE de l’agglomération de Strasbourg est largement au dessus des recommandations de l’OMS (10 µg/m3) et de la future directive air de l’Union européenne (20 µg/m3).
- Même à un taux faible, le NO2 a un effet délétère sur la santé. À noter que selon Santé Publique France, environ 40.000 décès prématurés par an en France sont dus à la pollution du transport routier.
- La baisse des émissions de dioxyde d’azote dans ce secteur de l’Alsace s’explique en partie par une météo favorable à la dispersion des polluants (pluie et vent).
En revanche, l’agglomération de Rouen a décidé de ne pas interdire les véhicules Crit’Air 3, tandis que la décision d’Aix-Marseille-Provence n’est pas encore connue. Mais cette métropole a déjà repoussé à une date indéfinie l’extension de sa ZFE.
Vous devez circuler dans une ZFE ? Pensez à commander votre vignette Crit’Air.